Auteur du match “de sa vie” selon ses propres dires, Diogo Costa a été le grand artisan de la qualification des Portugais en quarts de finale de l’Euro 2024 où ils retrouveront la France. Impérial sur les tirs au but avec trois parades en autant de tentatives slovènes, le portier a marqué de son empreinte ce match de la phase à élimination directe. Avant lui, d’autres gardiens et d’autres nations l’ont déjà fait à l’Euro. Avec parfois, des séances mémorables et toujours aussi haletantes… Coup d’œil dans le rétroviseur.
Tchécoslovaquie – Italie 1980 (1-1 / 9-8 aux tirs au but)
La Tchécoslovaquie n’était pas encore divisée et régnait alors sur le football continental après avoir notamment remporté l’édition précédente. Une ambivalence majeure en comparaison avec le décevant parcours de la République tchèque en cet Euro 2024 !
Le championnat d’Europe de football dans sa dénomination exacte à l’époque offre encore un match pour la troisième place, la dernière du nom avant l’introduction de vraies phases finales quatre ans plus tard. Toujours est-il que l’ancien pays du bloc soviétique devait faire face à une lourde tâche pour monter sur le podium : battre l’Italie chez elle, devant un stade acquis à sa cause.
Suspense intarissable et clôture des hostilités au bout du bout de la soirée napolitaine : la fatigue n’atteint pas les tireurs qui prennent largement le meilleur sur les deux gardiens. L’histoire se conclut positivement pour le portier Netolicka qui stoppe le tir au but de Collovati en deux temps, avant quelques centimètres et un potentiel destin tragique. Quelques secondes plus tard, Barmos délivrait la bande de Panenka et offrait un nouveau résultat probant à l’une des meilleures nations de l’époque.
Portugal – Angleterre (2-2 / 6-5 aux tirs au but)
Il y a vingt ans, la Grèce imitait le Danemark de 1992 et signait l’un des plus grands exploits du football continental en remportant l’Euro. Avant cette finale oppressante et ces regrets seulement effacés en 2016 aux dépens des Français, les Portugais se croyaient bien capables de triompher devant leur public.
Après une phase de poules clôturée en tête du groupe A, le Portugal retrouve l’Angleterre en quarts, deuxième du groupe B derrière les Bleus. Les noms sur la pelouse du stade de la Luz font encore aujourd’hui et sans le moindre doute, chavirer les cœurs des passionnés. Beckham, Gerrard, Rooney, Deco, Figo : le niveau est dantesque et les Anglais ouvrent rapidement le score avec l’intenable Michael Owen. L’égalisation de Postiga à la 83e plonge l’audience dans la folie, tout comme le but de Rui Costa à la 110e pour donner l’avantage aux Lusitaniens en prolongation. Joie de courte durée à cause du but de Lampard à la 115e qui finissait par envoyer tout ce beau monde aux tirs au but.
Beckham n’a probablement pas raté beaucoup de pénaltys dans sa carrière. Celui-ci le hantera durant de longues années avec une ogive envoyée dans les tribunes et une suite de séance qui dépasse l’entendement. On aurait pu retenir le visage juvénile de Ronaldo ou la panenka de Postiga dans cette séance, mais le gardien Ricardo était bel et bien l’homme de cette soirée. Avant le tir au but de Vassell, il décide d’enlever ses gants. Il part du bon côté et stoppe la tentative à mains nues avant de lui-même tenter le tir au but décisif et de le réussir. Une décision, une course, une explosion de joie : le Portugais offrait un grand moment de sport.
Allemagne – Italie 2016 (1-1 / 6-5 aux tirs au but)
L’Euro 2016 bat son plein, la fête est belle et la dramaturgie vient s’y greffer au bout de la nuit bordelaise. Dans une chaude journée d’été, le duel est palpitant entre Allemands et Italiens avec des membres de la Mannschaft qui veulent à tout prix prendre leur revanche sur une Squadra Azzurra qui les a dominés dans les tournois majeurs auparavant (en 2006 et 2012 notamment).
Si Mesut Özil avait cru mettre l’Allemagne sur la meilleure voie pour les demi-finales, la faute de main de Jérôme Boateng remettait tout en cause avec, à la 76e, un pénalty transformé par Leonardo Bonucci. Plus tard, les deux équipes se heurtaient à de solides défenses et au fur et à mesure de la prolongation, la séance de tirs au but devenait inéluctable. Fidèle à cette rencontre époumonable, la séance finale comptera 18 tentatives avec une règle de mort subite rapidement atteinte. La porte était finalement ouverte par Darmian après son tir au but manqué et enfoncée sans sentiment par Hector qui envoyait la Mannschaft à Marseille en trompant Buffon de peu. L’Allemagne se dirigeait alors vers le Vélodrome, face au futur vainqueur du quart France – Islande. La suite ? On la connaît.